Chromometrofonica no1
LP published by Julián Carrillo
(left on the cover)
My own (specially
built) Carrillo Harp. This is the first example on
the European continent
Julián Carrillo in
1945
Balbuceos (1958) for
1/16 tone pno and chamber orch.
Horizontes (1947) vl in 1/4 tones, hp in 1/16 tones,
and orch.
Preludio a Colon (1924) for
sopr,fl,gt,vl,octavina,hp
Private pressing on the
composer's own label.
d’abord mes remerciements d’avoir accepté d’étudier la construction de cette harpe à seizièmes de ton. C’est ce nom même que Julian Carrillo (compositeur mexicain du début du XXe siècle) a donné à l’instrument. Il s’agit, en fait, nullement d’une harpe dans le sens traditionnel, mais plutôt d’une énorme cithare, jouée à plat et équipée de cordes en métal. Comme le nom l’indique, chaque ton fut divisé par Carrillo en seize parties égales, ce qui mène à 96 différentes hauteurs dans une seule octave. Le compositeur numérotait ces hauteurs de 0 à 95. Sur l’instrument chaque corde est séparée par un chevalet a 2/3 de sa longueur, déplaçable, ce qui donne deux parties vibrantes à une octave de différence. En tout, pour couvrir deux octaves complètes Do (263 Hz)~Do’ et Do’~Do” la cithare a donc 97 cordes.
Vous trouvez, ci-joint, une photo de Carrillo devant sa harpe, prise en Mexique par Jean Etienne MARIE, qui parle longuement sur Carrillo dans son livre l’homme musical. Également un croquis que j’ai fait d’un instrument semblable à celui sur la photo et qui se trouvait au Conservatoire de Paris. Aujourd’hui cet instrument, en mauvais état, se trouve en Suisse à l’HEMAd (Haute École de Musique et Arts dramatiques) à Bienne. Je ne peux pas vous le garantir, mais je pourrais essayer qu’on vous le prête pour un certain temps ou qu’on vous fournis de plus ample informations sur l’instrument.
Sur le croquis donc, j’avais noté les mesures et dimensions qui me semblaient importants. Sachiez que je ne suis nullement facteur d’instruments et que sans doute il y a des choses essentielles que j’ai oubliée. Je m’intéressait surtout au fonctionnement de l’instrument. J’ai pris les mesures suivantes:
la longueur des parties vibrantes de la première corde (413 et 217 mm),
la longueur des parties vibrantes de la corde 96 (329 et 163 mm),
l’hauteur du chevalet à deux tiers (32 mm)
l’hauteur du chevalet à la fin de la corde (22 mm)
la distance entre corde 0 et corde 96 au niveau des clefs d’accord (941 mm)
la distance entre corde 0 et corde 96 au niveau du chevalet à deux tiers
(951 mm)
la distance entre corde 0 et corde 96 au niveau du chevalet à la fin (957
mm)
la largeur de la caisse (985 mm)
la longueur de la corde 0 entre la clé d’accord et le point de fixation (800
mm)
L’éclisse côté fin de cordes est légèrement courbée, sans doute pour éviter une mauvaise résonance d’une caisse trop rectangulaire.
Ce que je n’ai pas mesuré c’est l’épaisseur même de la caisse. On peut la deviner un peu sur la photo. Je n’ai pas dessiné de rosace. Il y en avait une au moins, peut-être deux, mais pas quatre.
L’instrument sur la photo laisse supposer qu’il y avait une troisième octave. Je ne peut pas confirmer cela, mais je sais que l’instrument que j’ai mesuré n’en comportait que deux.
Le CD comporte trois versions de la Prélude à Colon de Julian Carrillo.
C’est son œuvre la plus connue et dans laquelle il utilise la harpe à 1/16 de ton. Version Nieuw Ensemble: c’est la cithare en trois caisses de Rudiger Oppermann, une octave au dessous.
Version AFMM Ensemble de New York. C’est une cithare de facture rustique,
faite par Skip Laplante. 97 cordes accordées toutes à l’unisson. Ensuite il
glisse six tubes d’acier sous les cordes, chaque tube d’une ‘longueur’ d’un ton. Il accorde le début et la fin de chaque tube pour obtenir un continuum d’une octave. Le résultat est également une octave au dessous. Version Orchestre Lamoureux, dirigé pas Carrillo. Là, c’est Monique Rollin qui joue l’instrument que j’ai mesuré.
La personne qui voudrait donc vous demander de construire cet instrument est
l’harpiste du Nieuw Ensemble d’Amsterdam. Moi-même, je suis guitariste et je m’intéresse beaucoup à la musique microtonale, spécialement celle de Carrillo, dont j’ai fait plusieurs transcriptions. Je joue parfois dans le même ensemble. Voici déjà ses coordonnées:
Mlle Ernestine STOOP